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Le bio, une valeur ajoutée pour le vin?

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France Massy
Vin Suisse Bio
En marge du Salon des vins suisses, et sa grande dégustation populaire, l’association VINEA met sur pied une conférence sur les vins bios. Une opportunité pour les vins suisses?

De plus en plus de grands domaines rejoignent les adeptes du bio. En France, la coqueluche des médias Caroline Frey, œnologue et propriétaire du prestigieux château La Lagune dans le Bordelais, de Corton André en Bourgogne et de La Chapelle Hermitage dans la vallée du Rhône, vient d’annoncer que les 110 hectares de sa propriété du Haut-Médoc vont eux aussi être certifiés bio cette année. Dans tous ses domaines, la jeune femme met en place depuis de longues années une viticulture respectueuse de l’environnement, basée sur des principes de l’agriculture biologique et de la biodynamie. Celle qui vient d’acquérir une vigne de petite arvine à Fully sera présente ce vendredi lors de la conférence organisée par VINEA sur la chance donnée par le bio aux vins suisses. A ses côtés, Marie-Thérèse Chappaz, Reynald Parmelin (sacré plusieurs fois meilleur vigneron bio suisse), Bernard Burtschy, journaliste au «Figaro» et Jean-Luc Hubert, vigneron à Bordeaux.

Une place à prendre

Pour François Murisier, président de VINEA, le thème s’imposait. «Dans le monde entier, la viticulture bio est une tendance qui se développe. En Suisse, le mouvement est plus discret. N’y aurait-il pas un marché à prendre pour nos producteurs?» Certains y songent, d’autres amorcent carrément une reconversion. «Plusieurs grands noms ont déjà adhéré au bio ou à la biodynamie. Henri Cruchon, Raymond Paccot dans le canton de Vaud, Christian Veissaz dans le Vully, Louis-Philippe Burgat à Neuchâtel, Marie-Thérèse Chappaz, bien sûr. Et beaucoup d’autres se tâtent un peu… Sans vraiment rechercher de labels, ils travaillent la terre autrement. Il y a donc clairement un intérêt à aborder le sujet.» D’autant plus que la plupart des grands domaines internationaux reconnaissent que leur production en bio ou en biodynamie apporte une valeur ajoutée à la bouteille.

Un intérêt certain

Reto Müller, vigneron et responsable chez Bio Valais de la viticulture, nuance le fait que le bio puisse être un argument marketing. «Il n’y a pas encore beaucoup de gens qui achètent du vin simplement parce qu’il est bio. Il faut d’abord qu’il soit bon. Par contre, si le consommateur déguste un excellent vin et que celui-ci est bio, alors, là, ça devient un vrai plus.» Mais question bénéfice, pour l’encaveur la valeur ajoutée servirait juste à compenser les investissements nécessaires: plus de main-d’œuvre et moins de rendement.

Selon Reto Müller, même si la topologie du canton se prête mal à la mécanisation des sols, indispensable à une viticulture bio, il y aurait un intérêt énorme du côté des producteurs valaisans. «Ils sont très nombreux, ceux qui veulent aller plus loin. Mais pour l’instant, c’est difficile de donner des chiffres précis.» Pour avancer, Bio Valais est en train d’étudier la possibilité de mettre sur pied des plateformes de communication. «L’Etat a d’autres soucis que de communiquer sur le bio. Ce n’est pas sa priorité. Il n’a ni le temps ni le budget pour ça. Dommage, car ce serait à lui d’être le leader. Il faut pallier ce manque via ces plateformes de tendances biologiques qui réuniraient les infos et donneraient des tuyaux aux vignerons et aux producteurs intéressés. Nous souhaiterions collaborer avec Vitival, faire des contrôles ensemble, créer des liens entre nos sites.»

Représentant aujourd’hui 2,9% du chiffre d’affaires de la vente dans les commerces de détails en Suisse, l’option bio est-elle une chance pour nos vins? Une question à laquelle les intervenants de la conférence de vendredi, animée par Pierre Thomas, vont tenter de répondre.

 

Conférence gratuite «VINS BIO: Une opportunité pour les vins suisses?». Vendredi 2 septembre 2016, 9 h à la HES-SO Valais, Sierre, inscription obligatoire sur: vinea.ch