Fendant: un blanc suisse emblématique
- Mardi 01 mars 2016
Avec la Dôle, le Fendant est le vin suisse le plus connu tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des frontières. De nombreux visiteurs le découvrent pendant leurs vacances de ski en Valais alors que pour les autochtones, il fait partie de la vie quotidienne, au même titre qu’un morceau de fromage.
Le Fendant n’est rien d’autre qu’un Chasselas valaisan. Les crus romands issus du même cépage n’ont pas droit à cette appellation. Il s’agit le plus souvent d’un vin sec, tendre et rafraîchissant, avec beaucoup de minéralité et une pointe florale. L’idéal pour se désaltérer ou s’hydrater le gosier à la pause.
Léger et aromatique
En cuisine, le Fendant passe pour être le vin qui accompagne le mieux la fondue, la raclette et les plats au fromage de toute nature. Cela n’a rien d’étonnant car comparativement à d’autres blancs suisses, il est plutôt léger, sur le plan tant de la palette aromatique que de la teneur en alcool (souvent comprise entre 11 et 12,5% vol). Il contient fréquemment un peu de gaz carbonique (CO2). Deux raisons expliquent le succès de cet accord: premièrement, le Fendant est un cépage qui, en bouche, restitue parfaitement les subtiles nuances du terroir, deuxièmement, il possède une fraîcheur qui compense son manque relatif d’acidité certaines années. L’adjonction éventuelle d’un peu de CO2 ne doit pas se faire au détriment de l’harmonie du vin.
Pratiquement tous les vignerons valaisans produisent un Fendant, qu’il convient de boire jeune, entre 1 et 3 ans après sa mise en bouteille. Plus vieux, il perd ses arômes vifs et gouleyants. Il est recommandé de le servir frais, idéalement à 8oC. En hiver, il est possible de placer la bouteille dans la neige pour refroidir le vin.
L’exemple bourguignon
L’appellation «Fendant» ne remonte pas à la nuit des temps et, à l’origine, ne se limitait pas au seul Valais. Au XVIIIe siècle, elle était couramment utilisée dans les cantons de Vaud et de Neuchâtel pour désigner tant le cépage que le vin. Il semble que le Fendant doive son nom à une particularité de la baie de Chasselas, qui n’éclate pas mais se fend sous la pression des doigts.
Ce n’est qu’au début du XXe siècle que les vignerons hors du Valais ont commencé à associer l’appellation Chasselas au village ou à la commune (Aigle, Epesses ou Dézaley) d’où il est issu, à l’image de ce qui se fait de l’autre côte de la frontière, en Bourgogne.
Une appellation exclusive
L’appellation «Fendant», elle, a survécu. Introduite en Valais en 1850, elle y est même protégée depuis 1966. A compter de cette date, tous les Chasselas valaisans s’appellent Fendant, un nom qu’aucune autre région viticole n’a le droit d’utiliser.