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Ensemble pour défendre les intérêts de la vitiviniculture suisse

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AGIR
La Fédération suisse des vignerons (FSV) et la Fédération suisse pour le développement d’une viticulture durable, Vitiswiss ont tenu leurs assises annuelles mercredi 5 avril à Osterfingen dans le canton de Schaffhouse sous la présidence respectivement de Frédéric Borloz et de Boris Keller. Parmi les dossiers principaux qui ont occupé ces organisations lors de l’année écoulée, la directrice des deux entités, Chantal Aeby Pürro, a évoqué en particulier les suites de l’affaire Moon Privilege de Bayer, la flavescence dorée, le train d’ordonnances agricoles 2016, ou encore le Forum vitivinicole de novembre dernier consacré à la recherche.

 

Si la vendange 2016 a été moyennement abondante, la qualité était au rendez-vous grâce à un arrière-été et un automne chaud et sec. Malgré la menace des ravageurs, parfois aiguë selon les régions, et des pertes ponctuelles dues au mildiou, elle a été supérieure d’un quart à celle de l’année précédente. Avec 105 millions de litres, elle se situe dans la moyenne annuelle calculée sur plusieurs années. Après une année 2015 où les rendements avaient atteint un plancher historique, ces résultats encourageants ont été présentés aux participants des assemblées générales successives de la Fédération suisse des vignerons (FSV) et de Vitiswiss, mercredi 5 avril à Osterfingen (SH).

 

Dossiers et préoccupations partagés…

Parmi les nombreux dossiers que les responsables de la FSV et de Vitiswiss ont géré l’année dernière, Chantal Aeby Pürro, directrice des deux fédérations, est revenue sur l’affaire Bayer. Suite aux nombreux dégâts dans les vignes après l’utilisation du Moon Privilege et du Moon Experience, la FSV opère depuis 2015 un suivi régulier en fournissant aux différents acteurs de la profession les informations nécessaires. Elle a aussi accompagné les producteurs de raisin et les vignerons encaveurs dans leurs démarches pour obtenir l’indemnisation proposée par Bayer.

Autre problématique importante, la découverte en automne 2015, puis en 2016, de foyers de flavescence dorée dans certains vignobles vaudois et valaisans. Un groupe de travail a été constitué pour mettre en place des mesures de contrôle et d’éradication de cette maladie de quarantaine qui fait l'objet d'une annonce obligatoire au service cantonal compétent et pour étudier les différentes possibilités d’indemnisation prévues par la Confédération et les cantons en cas de contamination.

Au chapitre de la politique agricole, la FSV s’est penchée sur les projets de modification du train d’ordonnances 2016. Elle a notamment demandé à la Confédération d’élargir à la viticulture et à l’arboriculture, c’est-à-dire aux cultures pérennes, les contributions relatives au système de production. Afin de mieux tenir compte des difficultés d’exploitation dans le système des paiements, elle a aussi demandé d’introduire un supplément UMOS (unités de main-d'œuvre standard) pour les surfaces en pente ayant une déclivité supérieure à 50%.

 

6e Forum vitivinicole

Outre des professionnels de toutes les régions vitivinicoles, d’un représentant de Bio Suisse et de Vitiswiss, la FSV a participé le 22 novembre dernier à Berne au 6e Forum vitivinicole axé sur les programmes de recherches pour 2018-2021. A cette occasion, les participants ont été informés sur la nouvelle structure d’Agroscope et sur les changements intervenus. Dans ce cadre, les différents représentants de la filière vitivinicole ont rappelé qu’ils souhaitaient pouvoir continuer de «bénéficier d’une recherche à même de leur fournir des prestations répondant aux besoins spécifiques de la branche» et de «disposer d’interlocuteurs clairement identifiés pour favoriser la collaboration et les échanges».

L’enquête menée par Agroscope par le biais du forum a permis de définir les priorités en matière de recherche, à savoir: la réduction des intrants phytosanitaires, la lutte contre les ravageurs émergents et les maladies de la vigne ainsi que toutes les recherches relatives à la sélection variétale pour améliorer la production. Afin d’assurer le lien entre la pratique et la recherche, les participants ont également souligné l’importance de développer les collaborations entre les institutions comme Agroscope, Changins, Agridea, l’Association Weinbauzentrum Wädenswil, ainsi que les cantons et les professionnels de la branche.

 

La FSV en bref…

A propos de la mise en œuvre des dispositions Swissness, la FSV souligne dans son rapport que la branche devra être en mesure, dès la mi-juin 2018, de fournir la quantité de vin industriel nécessaire servant à la production de vinaigre et à la fabrication de fondues. Il a été décidé de constituer un groupe de travail sur le sujet, en particulier, pour trouver une entente concernant le prix.

Au sujet du passage du système des AOC viticoles à celui des AOP-IGP prévu pour 2021-2022, la FSV informe que l’OFAG a décidé de mettre sur pied, avec la Conférence suisse des services de l’agriculture cantonaux, un groupe de travail conjoint qui proposera une synthèse de ses réflexions aux organisations faîtières de l’économie vitivinicole encore cette année. Cette démarche prévoit l’élargissement du groupe de travail à des représentants de l’économie vitivinicole.

Enfin, la FSV a présenté son programme d’activités pour l’année 2017. Elle s’est fixée, entre autres tâches, de consolider son partenariat avec Vitiswiss et l'Association Suisse des Vignerons-Encaveurs Indépendants (ASVEI); de travailler à la mise en œuvre de la stratégie vitiviniculture 2020; de préparer le passage des AOC viticoles à celui des AOP-IGP; d’opérer un suivi de la restructuration d’Agroscope et de soutenir les programmes de recherche agronomique; et d’encourager les programmes de recherche pour le marketing du vin suisse.

Au niveau de la formation professionnelle, la Fédération travaillera à la finalisation de la révision partielle de la formation initiale pour permettre le passage au modèle linéaire généralisé. Elle soutiendra aussi AgriAliForm dans sa volonté de promouvoir l’échange des places d’apprentissage entre les différentes régions linguistiques; et elle développera la collaboration avec les cavistes.

 

Vitiswiss en bref

Dans son rapport, la Commission technique viticole (CVT) a rappelé que le thème des herbicides préoccupe l’OFAG qui en restreint de plus en plus l’usage. Elle a précisé à ce propos que si l’utilisation de ces produits en viticulture a fortement diminué ces dernières années, «elle reste néanmoins nécessaire dans des situations particulières qu’il conviendrait de définir clairement». Dans ce but, la Commission a proposé de travailler à la rédaction d’un «Guide des bonnes pratiques de l’usage des herbicides en viticulture» qui irait de pair avec l’adaptation des fiches techniques d’Agridea.

En 2016, 35 caves ont demandé le label Vinatura et 145 certificats de cave ont été délivrés, soit quasiment les mêmes nombres qu’en 2015. Afin de développer de nouveaux canaux de distribution pour les vins labellisés Vitiswiss sous IP-Suisse en mettant l’accent sur la biodiversité, un groupe de travail est chargé d’examiner la compatibilité des systèmes Vitiswiss DD et IP-Suisse.

Vitiswiss compte mettre à profit l’année 2017 pour développer une meilleure synergie entre les régions sur la gestion, le contrôle et la mise en valeur de son label Vinatura. La Fédération suisse pour le développement d’une viticulture durable poursuivra, par ailleurs, sa collaboration avec IP-Suisse. Enfin, au chapitre de la promotion, elle présentera un nouveau système de développement durable aux principaux acteurs de la grande distribution.

 

Contacts:

FSV -Fédération Suisse des Vignerons
Belpstrasse 26
3007 Berne
[email protected]

VITISWISS - Fédération suisse pour le développement d'une vitiviniculture durable
Belpstrasse 26
3007 Berne
[email protected]
www.vinatura.ch