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Conserver un salon à Morges, une nécessité

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Julien Lambert

Image: Patrick Martin. David Kind de Saint-Prex et Martial Gros d'Echichens n'étaient pas à Arvinis mais ont décidé de se lancer lors de Divinum.

 

Le nouveau salon viticole Divinum ouvre ses portes aujourd’hui mercredi. Pour les exposants de la région, il répond à une réelle attente.

Depuis lundi, à Morges, c’est l’effervescence au Parc des Sports. Les camionnettes se succèdent aux abords de la grande tente montée pour accueillir la première édition du salon des vins Divinum. On décharge frigos, bars et cartons de vins. Bien que chacun s’attelle à sa mission, une atmosphère festive commence à se dégager. Et les vignerons ont hâte d’accueillir les premiers visiteurs, ce mercredi, sur le coup de 16 h.

Parmi les exposants, les acteurs locaux ne cachent pas leur satisfaction de pouvoir faire déguster, cette année encore, leurs précieux nectars à Morges. «Nous investissons beaucoup dans ce salon, mais nous savons que ça en vaut la peine», explique Blaise Hermann, directeur de la maison Bolle. Et d’ajouter: «10% de nos ventes aux particuliers étaient réalisées durant Arvinis. L’impact économique est donc évident. Mais, outre les revenus, il s’agit également d’une vitrine incomparable. L’un et l’autre sont tout aussi importants.»

Aussi à Arvinis

Du côté du Domaine Henri Cruchon, on établit un constat similaire: «Morges se devait de conserver son grand raout autour du vin. C’est important pour la notoriété de la région», estime Raoul Cruchon. «Et puis, en tant qu’acteur local, notre entreprise travaille beaucoup avec les particuliers. Notre chiffre d’affaires tournait en moyenne autour de 200'000 francs à Arvinis. C’est donc important au niveau commercial. Et puis ça permet de bien lancer l’année.»

Pour ces deux grandes institutions du vignoble morgien, il n’était pas question pour autant de renoncer à Arvinis. «A Montreux, nous aurons un stand de 24 m2 contre plus de 60 à Divinum, précise Blaise Hermann. La maison Bolle est une vieille société morgienne. Les clients attendent de nous retrouver à domicile. Nous allons y présenter l’ensemble de nos références et y mettre toutes nos forces. A Arvinis, ce sera un peu différent. Nous sommes moins connus là-bas, donc nous nous déplacerons avec des ambitions plus modestes.» Malgré le coût financier important que représente la présence à ces deux rendez-vous, le directeur table sur des retombées en conséquence. «Dans les deux cas, il faut tester et attendre deux ou trois ans pour tirer un bilan. Mais je suis confiant!»

«Pour ma part, je souhaite que les deux salons marchent», reprend Raoul Cruchon, qui précise avoir envoyé des invitations pour les deux manifestations à ses 4000 clients. «Les gens se déplacent rarement plus que dans un rayon de 40 kilomètres, il y a donc assez de place pour tout le monde.»

Les petits nouveaux

Divinum fera également la part belle à des acteurs qui n’étaient pas présents dans les Halles CFF. «Je me suis lancé un peu par solidarité pour les Vins de Morges. Il était nécessaire de conserver un salon à Morges. Il faut réussir à maintenir ces événements qui fonctionnent bien», explique Martial Gros, de la Cave du Bon, à Echichens, qui n’a pas hésité à s’inscrire rapidement pour que ce nouveau salon puisse prendre son essor. «J’ai pris un petit stand, de 3 mètres sur 3, pour voir ce que ça donne. Nous y allons pour nous montrer et élargir notre clientèle. Comme c’est un investissement important, je me donne trois ans pour faire un premier bilan.»

Un autre domaine de la région fait son apparition à Divinum, celui de Terre-Neuve, à Saint-Prex. «Jusque-là, je n’ai jamais eu besoin de faire des foires pour vendre mes vins, précise David Kind. Je n’aime pas trop les salons, mais j’ai repris la Cave de la Pinaudaz, à Lonay, avec mon fils et ma future belle-fille, et nous souhaitons créer une nouvelle clientèle pour ce domaine. Et puis prendre un stand, c’est aussi soutenir les efforts des Vins de Morges. On verra selon le succès si l’on décide de continuer!»