La flavescence dorée s’installe à Villeneuve et dans le Dézaley
- Mercredi 21 décembre 2016
Image: La flavescence dorée est une jaunisse de la vigne, comme le bois noir. Elle provoque la mort du cep, dont elle bouche les arrivées de sève.
Après Blonay, deux nouveaux foyers de cette jaunisse de la vigne sont apparus dans le canton, à Puidoux et à Villeneuve. D’autres ne sont pas exclus.
C’est la nouvelle tuile pour la viticulture vaudoise. La flavescence dorée, jaunisse de quarantaine autrefois confinée en Suisse au seul canton du Tessin, a touché la région de Blonay en 2015. Au moment de tirer le bilan de la lutte contre cette maladie épidémique, le Service de l’agriculture et de la viticulture (SAVI) annonce deux nouveaux foyers: à Villeneuve (tout le vignoble, soit 65 ha) et à Puidoux (150 ha), touchant les fameuses appellations Dézaley, Calamin et Saint-Saphorin. Au total, ce sont donc quelque 300 ha (8% de la surface viticole vaudoise) qui sont placés en périmètre de lutte pour 2017.
«A Puidoux, nous n’avons trouvé que six ceps positifs, encore moins à Villeneuve, explique Michel Jeanrenaud, chef de projet au SAVI pour la flavescence dorée. Ces ceps isolés ne nécessitent pas d’arrachages de parcelles, comme nous avons dû le faire à Blonay (ndlr: près de 7000 m2 arrachés), où on constatait 25% d’attaque.» Pas de panique donc. Mais la lutte va s’organiser dans ces deux régions. Des séances d’information auront lieu en mars et les premiers traitements insecticides – c’est une petite mouche, la cicadelle, qui transmet la maladie – en juin.
Pas isolés
Reste que ces nouveaux foyers ont un désavantage par rapport au premier: ils ne sont pas isolés géographiquement. En effet, les collines entourant le vignoble de Blonay - Saint-Légier laissaient espérer que la mouche ne passerait pas… Là, et en particulier à Puidoux, elle pourra voler de vigne en vigne sans obstacle. De plus, les ceps isolés contrôlés positifs par Agroscope, grâce à l’autocontrôle mis en place par le Canton auprès des vignerons, sont peut-être la pointe de l’iceberg. D’autant que la préoccupation première des viticulteurs cette année a plutôt été le mildiou. «On reste réalistes: nous n’avons peut-être pas tout trouvé, lâche Michel Jeanrenaud. Je ne peux pas garantir que l’année prochaine, tout le canton ne sera pas en quarantaine…»
Encore méconnue, la flavescence dorée n’a pas dit sa période de latence (où le cep est touché mais ne montre pas de symptôme), qui pourrait être de quatre comme de dix ans. A Blonay, les traitements insecticides dureront encore deux ans, même si la maladie semble éradiquée. Présente également en Bourgogne, elle fait l’objet d’études intensives et coordonnées entre les deux vignobles.
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