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A Genève, les Caves ouvertes font courir la ville à la campagne

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Texte: Thierry Mertenat, Photos: Georges Cabrera
Du monde partout, ce samedi dès la fin de la matinée, sous un soleil festif et collaborant. Visite à pied, le verre à la main.

Maria, Renata et Gérard. Une triplette de dégustateurs amateurs un verre de vin vide à la main. Ils l’ont rincé chez l’un et filent le remplir chez l’autre. Une matinée à déguster les «excellents chasselas» du côté de Soral avant de partir dans le Mandement, entre Russin, Satigny et la Plaine.

Mise en bouche

Pour la mise en bouche de cette longue journée des Caves ouvertes 2016, le choix de commencer par Soral est le bon. Moins de dix exploitations, un parcours fléché à pied sur deux petits kilomètres sans se perdre ni croiser les hordes motorisées arrivant de la ville. Bref, une dégustation à taille humaine et des vignerons qui ont le temps d’échanger, à mots simples, avec leurs visiteurs ignorants; à mots plus élaborés avec les connaisseurs fidèles.

Yves Batardon du Domaine de la Mermière parle avec un égal plaisir de ses dernières lectures et de ses vinifications récentes. «Un jour comme celui-ci, assez inédit pour nous qui n’ouvrons jamais au public, on essaie juste de rester nous-mêmes, sans tomber dans la surenchère», explique-t-il, en se moquant au passage de cette époque, la nôtre, «où l’on passe beaucoup de temps à se dire des choses sans importance au milieu de tout le monde.»

Leçon de dégustation philosophique, non sans lorgner du côté de la cuisine où un personnel féminin accueillant mais ferme est en train de sortir du four un appétissant gratin aux pommes de terre.

Accompagnement soigné

Accompagnement soigné également chez Stéphane Dupraz. Un blé soufflé du domaine de l’Abbaye à Presinge, du pain de la boulangerie de Laconnex, que du frais et du local. La famille est mobilisée, les amis sont là pour donner un coup de main, entre quinze et vingt personnes aux affaires de 10 h à 17 h», résume le vigneron installé dans la partie haute du village. Et après 17 h? «On ferme!»

Au même moment, les bouchons de voitures se forment du côté du Mandement. Les navettes ne désemplissent pas et les bars sont pris d’assaut. La ville est à la campagne, sitting sauvage un peu partout aux abords des vignobles. C’est l’apéro des Grottes en version délocalisée. On révise son anglais en oubliant en route le vocabulaire raffiné de la dégustation. Bref, les caves ouvertes 2016 battent leur plein sous un soleil festif et collaborant. (TDG)