Comme en 2016, les vignerons verseront plus d’argent pour le marketing l’an prochain. Avec l’objectif de doubler ce montant sur quatre ans.

L’assemblée générale de l’Interprofession de la vigne et du vin (IVV) a décidé, mardi, d’augmenter de 25% les redevances pour la promotion des vins qu’elle percevra en 2017 auprès des entreprises viticoles valaisannes. Formellement, le Conseil d’Etat doit encore avaliser cette hausse qui représente 0,5 centime par kilo de raisin et autant par mètre carré. Et qui, surtout, s’inscrit dans une politique quadriennale lancée en 2016 par une première hausse de 25%.

Montant doublé en quatre ans

Si l’IVV confirme de nouvelles hausses identiques en 2018 et 2019, l’effort de la branche pour soutenir les actions de l’IVV aura donc pris l’ascenseur. «En quatre ans, la puissance de communication sur notre image devrait doubler», explique Yvan Aymon, président de l’IVV.

Les redevances rapporteraient alors 3,6 millions de francs, à raison de 4 centimes par kilo et autant par m². Mais il s’agit donc d’une projection qui dépend aussi du rendement des vignes.

En effet, l’IVV se dit consciente qu’en cas de récolte encore fructueuse en 2018, le montant des redevances supportées par les entreprises valaisannes ne pourra pas subir de nouvelle augmentation. Elle se réserve donc la possibilité de différer son objectif de progression. En effet, chaque augmentation annuelle fait l’objet d’une décision formelle de l’IVV.

Où va l’argent?

En étudiant comment se répartit cet effort des redevances versées rien que pour 2017, on peut citer trois exemples concrets: en matière de publicité image, l’augmentation sera de 130 000 francs contre 30 000 pour le numérique et la communication internet et 140 000 francs pour le développement de l’œnotourisme à travers, notamment, l’opération des caves ouvertes.

Reste que, si l’objectif quadriennal devait être tenu, cela représenterait bel et bien 100% d’augmentation. Un effort à la hauteur des ambitions de ce secteur économique.

«Sur la bonne voie»

Membre du comité de l’IVV, Frédéric Rouvinez estime que «la branche est sur la bonne voie» et que «vignerons et encaveurs tirent à la même corde au niveau des différentes récoltes».

A commencer par celle de 2016. «Cette année, avec des volumes en augmentation, les paiements des vendanges devraient, eux aussi, être plus élevés que l’an passé. C’est la preuve que les encaveurs jouent le jeu et que le revenu viticole augmente.»

Pour le Sierrois, «ces quinze à vingt dernières années, les encaveurs ont aussi connu beaucoup de difficultés avec des fermetures et des regroupements à la clé. C’est le signe que lorsque la situation a été difficile, elle l’a été pour toutes les familles de la viticulture valaisanne.»

«Pour un marketing à la hauteur»

Du côté des vignerons, on explique la situation actuelle avec un autre argument: «Aujourd’hui, les encaveurs n’ont guère le choix de jouer le jeu, car, depuis dix ans, les vignerons ont appris à faire jouer la concurrence», souligne Anne-Laure Décaillet-Paccolat, membre du comité de la Fédération valaisanne des vignerons. Pour elle, l’augmentation des redevances va dans le bon sens. «L’Etat du Valais a coupé les vivres à l’IVV, alors que le Valais affiche la redevance la plus basse par rapport aux autres cantons. Cela ne fait jamais plaisir de devoir débourser plus de notre côté, mais l’IVV a tenu parole et a donné des garanties quant à l’utilisation de ces fonds.»