Le gel a touché la plupart des régions viticoles
- Lundi 24 avril 2017
L'assurance Suisse Grêle a reçu jusqu'ici 50 déclarations de sinistres de vignerons d'un peu partout dans le pays.
Toutes les régions viticoles ont subi le gel qui a sévi ces dernières nuits. Entre 10 et 20% de la récolte pourraient être compromises par endroits.
L'ensemble du vignoble alémanique a été frappé par le gel, y compris des régions rarement concernées, comme celle du lac de Zurich. Or dans ces régions, les frimas ont éprouvé les cultures encore plus durement qu'en Suisse romande, car leurs effets étaient renforcés par l'humidité.
La Fédération suisse des vignerons ne livre à ce stade qu'un tour d'horizon des régions les plus touchées. Pour chiffrer l'ampleur des dégâts, il faudra attendre trois à quatre semaines, indique la directrice, Chantal Aeby.
Vaud épargné grâce à la bise
Les températures clémentes de février et mars ont favorisé un développement précoce des bourgeons. Or ceux-ci ont été partiellement détruits du fait des températures négatives de ces dernières nuits.
On verra ces prochaines semaines si certains bourgeons secondaires permettent de sauver une partie de la récolte. Selon le mode de taille et le cépage, il arrive en effet que quelques-uns de ces bourgeons soient productifs. «Cela impliquerait du travail supplémentaire, mais nous permettrait de nuancer positivement le bilan», déclare le président de Vittisuisse, Boris Keller.
En Suisse romande, les vignobles du Valais et du Vully semblent les plus touchés, puis ceux de Neuchâtel et Vaud dans une moindre mesure. «Les dégâts sont très localisés côté vaudois», indique François Montet, président de la Fédération vaudoise des vignerons (FVV).
Il précise que «seuls quelques endroits peu ventilés, où le froid s'est accumulé, doivent déplorer des pertes». La bise a sauvé la situation bien souvent, car elle a permis un brassage d'air salutaire, indique le président de la FVV.
Un risque rarement assuré
L'Etat du Valais est en train d'analyser les dégâts, qui sont actuellement estimés entre 10 et 20 %. Les responsables rencontrent les agriculteurs touchés et examinent les mesures à prendre, a précisé à l'ats Eugénie Liand-Debons, collaboratrice du service de l'agriculture valaisan. Le canton va se montrer solidaire, a-t-elle dit, renvoyant pour davantage de précisions à une conférence de presse prévue mardi.
Le gel frappe statistiquement moins souvent que la grêle, aussi peu de vignerons sont assurés: environ 5%. La donne pourrait toutefois changer à l'avenir, car sous l'effet des changements climatiques, le gel printanier pourrait devenir un problème récurrent, analyse Boris Keller.
Le gel à la vigne constaté en 2017 est sans doute plus important que l'épisode de l'an dernier, a indiqué lundi à l'ats Pascal Forrer, directeur de Suisse Grêle. «Nous nous attendons à ce que plus de la moitié des assurés ayant une couverture gel pour la vigne annoncent un dommage», a-t-il souligné.