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La vendange genevoise 2016 a livré 11,4 millions de litres

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Christian Bernet
Chaque année après la vendange, après le mou et le bourru (très bon avec les châtaignes), la Direction générale de l’agriculture livre le «Contrôle officiel de la vendange». Un document bien charpenté, qui a du corps (35 pages), voire du gras, et riche en chiffres sur la dernière récolte. Notre infographie en livre ci-contre les principaux résultats, brièvement commentés ci-dessous avec l’aide de Florian Favre, ingénieur en viticulture et œnologue au Service de l’agronomie à l'Etat de Genève.

La vendange a produit un volume total de 11,4 millions de litres. C’est une très bonne récolte en termes de quantité puisqu’elle est supérieure de 18% à la moyenne de la dernière décennie. Elle est surtout beaucoup plus généreuse que celle de 2015 qui n’avait produit que 7,7 millions de litres. «Nous sommes toutefois bien en dessous de nos droits de production», relève Florian Favre. Cette prodigalité est bienvenue dans les caveaux. «Les vignerons sont pressés de mettre en bouteilles car bien des caves sont vides.» Petite comparaison: 11,4 millions de litres, c’est l’équivalent de quatre piscines olympiques. Le Valais produit lui 38 millions de litres en moyenne.

Deux cépages dominent le vignoble. Le chasselas pour les blancs, avec 20% de l’encépagement, et le gamay pour les rouges, avec 24%. Toutefois, la part de chacun d’eux se réduit. Un mouvement qui a commencé il y a vingt-cinq ans avec le développement des vignerons-encaveurs et qui se poursuit depuis à un rythme régulier. «Genève dispose du vignoble le plus diversifié de Suisse», constate Florian Favre. Le vignoble vaudois est, lui, recouvert de chasselas à 61%!

Des rendements en baisse

D’un cépage à l’autre, les rendements sont très différents. Le Chasselas est le plus prodigue, lui qui offre 1,09 litre de raisin au m2. A l’inverse, le viognier n’en produit que la moitié à surface égale. Chez les rouges, c’est le gamay, avec 0,92 litre/m2 qui offre le plus, loin devant le pinot noir (0,66). Ce n’est donc pas un hasard si chasselas et gamay sont les cépages les plus cultivés, la tradition, le goût des amateurs et le rendement se rejoignant. «Mais les viticulteurs privilégient désormais les plants qui assurent surtout de la qualité», note l’œnologue. En quarante ans, les rendements ont été réduits de plus de 30%, passant de 1,06 en moyenne dans les années 70 à 0,7 cette dernière décennie. 2016 a toutefois offert le meilleur rendement depuis quinze ans (0,81).

Une très bonne année

Et la qualité dans tout cela? La vendange offre «un gros potentiel, assure Florian Favre. Après un printemps difficile, les fortes chaleurs d’août et septembre ont permis une bonne maturation et une excellente qualité.» Après des vins 2015 très concentrés et charpentés, «ceux de 2016 seront plus équilibrés, assure-t-il. Des vins très sur la finesse et l’élégance, avec des arômes typés très expressifs.» A vérifier à l’ouverture des premières bouteilles.