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Arvinis s’établira finalement à Montreux

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Julie Kummer
La destruction prévue des halles CFF à Morges laissait le salon consacré au monde du vin sans toit. Dès 2017, il se déroulera à Montreux.

A la fin de la 21e édition d’Arvinis le mois dernier, la question de son futur emplacement était plus que jamais sur toutes les lèvres. Les halles CFF de Morges, qui abritaient le salon jusqu’ici, seront détruites dans le cadre du développement du quartier Gare-Sud. Hier, la société PHF Production a annoncé que la manifestation se déroulerait au Centre de Congrès de Montreux (2m2c) dès l’an prochain. 

«Je l’ai appris ce matin, cela a été gros coup sur la tête, affirme Raoul Cruchon, président de la Fondation pour la halle d’exposition de la région morgienne. Depuis huit ans, nous cherchons un site qui aurait pu accueillir Arvinis. Et il y avait des projets possibles.»

D’ailleurs, la région morgienne faisait partie des cinq sites – l’Espace Gruyère à Bulle, Palexpo à Genève, Beaulieu à Lausanne et le 2m2c – inscrits sur la liste des hôtes potentiels. «Nous aurions plutôt préféré rester à Morges, où nous sommes tout de même depuis plus de vingt ans. Mais il n’y avait pas les infrastructures nécessaires à disposition», expose Philippe Fehlmann, cofondateur d’Arvinis.

Solution pérenne

Ce que ne nie pas le syndic, Vincent Jaques, qui regrette le départ de la manifestation, pour la région, ainsi que pour les professionnels du vin locaux. «Nous avions formulé des propositions provisoires, notamment au parc des Sports avec une possibilité d’élaborer une convention. Mais je comprends que les organisateurs aient eu besoin de trouver une solution plus pérenne.»

Et cela semble être le cas. Offrant une surface plus grande, le 2m2c permettra à Arvinis de se développer. En augmentant le nombre d’animations mais aussi en accueillant un plus grand nombre d’exposants. «Nous utiliserons une grande partie de l’espace cette année, mais, si cela s’avère possible, nous en occuperons la totalité à l’avenir. Ce lieu nous offre de bonnes perspectives», poursuit Philippe Fehlmann. Cette expansion représente-t-elle des coûts plus élevés? La question fâche, mais la réponse est négative. «Les frais ne seront pas plus importants. Le 2m2c nous propose de très bonnes conditions», assure le cofondateur, qui espère pouvoir conserver les mêmes tarifs, tant pour les exposants que pour les visiteurs.

Ces derniers ont influencé le choix du lieu, puisqu’ils sont plus de 70% à se rendre au salon en train. Il était donc primordial pour l’organisation de privilégier un espace à proximité directe d’une gare. Les Valaisans, quant à eux, auront moins de trajet à faire qu’auparavant. Un nouveau marché? «Il est vrai que notre future localisation permet une ouverture, mais nous avons toujours été tournés vers les autres cantons. Aussi bien Genève que le Valais, Fribourg ou Neuchâtel», garantit Philippe Fehlmann.

«Le départ d’Arvinis va laisser un vide»

Ainsi que vers l’international, comme le précise Laurent Wehrli, syndic de Montreux. «Cette ouverture est à l’image de Montreux, qui se réjouit d’accueillir cette magnifique manifestation qui met en valeur nos vins de haute qualité et les professionnels qui les produisent.»

Du côté de son homologue morgien, on se tourne vers l’avenir, en souhaitant développer bientôt des projets pour ce type d’espaces. «La région a besoin d’avoir son équipement pour pouvoir accueillir ces manifestations. Cela est indispensable pour encourager le tourisme et l’économie», estime Vincent Jaques.

En tant que vigneron de La Côte, Raoul Cruchon ne compte pas baisser les bras. «Dans la région il y a 100 000 personnes et 25 000 d’entre elles venaient à Arvinis. Il manque désormais un outil aux viticulteurs pour présenter leur travail et leurs innovations. Le départ d’Arvinis va laisser un vide. Mais il ne restera pas vide longtemps. Il est trop tôt pour dire quelle forme cela va prendre, mais, vu les réactions sur les réseaux sociaux, la profession ne restera pas passive.»  (24 heures)